Le hasard Je ne crois pas du tout en son existence, et j’ai de bonnes raisons pour cela… Nos vies à tous ressemblent à des milliards de flippers dans lesquels nous serions les boules et celles-ci ne roulent pas au hasard : ce sont les deux palettes qui les renvoient dans le jeu. Et qui les actionne, ces palettes ? Le joueur. Dans nos vies, c’est la même chose – sauf que nous ignorons qui joue et combien il y a de joueurs. Un seul ? Je n’en suis pas si sûr. Pour le savoir, il faudrait qu’au-delà de nos vies, une fois mortes, il n’y ait rien. Mais imaginons que ce qui n’est pas impossible se produise : que nos vies, une fois mortes, les boules qu’elles sont, continuent de rouler dans une invisibilité totale, se croisent, se touchent sans vrai contact, se frôlent, se poussent ou s’évitent, et nous dévient sans cesse, nous guident vers un mot inventé, tout comme le hasard le fut pour expliquer ce que nous ne comprenons pas. Vers notre – destinée –, ou plus complexe encore, vers nos destiné...
Si mes mots continuent de vivre un peu après moi, ce sera déjà beaucoup.